GALLERIA CONTINUA

conception des jardins spontanés du moulin sainte-marie

2014
Commandé par la Galleria Continua
À la demande de Lorenzo Fiaschi et Soraya Chaar
Conçu avec Camille Fréchou, Martinez Barat Lafore architectes, David Apheceix architecte
Boissy-le-Châtel, Seine-et-Marne, France
Conception d’un jardin
10 ha

Ce travail propose une gestion et des aménagements stratégiques des espaces ouverts du Moulin Sainte-Marie de la Galleria Continua. Des dynamiques végétales très vives sont en marche sur le site et nous orientent très fortement vers des propositions d’accompagnement extensif de la végétation.

Ce travail s’appuie sur la compréhension des circulations et des dynamiques végétales en place et cherche à révéler des trames existantes plutôt que de superposer de nouvelles propositions à un ensemble architectural et paysager très fort. Nous poursuivons ce travail avec un approche empirique, à la fois fonctionnelle et laissant libre cours à la diversité des usages et des mouvements de végétation, conjuguant l’écologie pratique à un parti-pris formel de l’épure et de la réversibilité.

Le Moulin ayant vécu une variété d’aménagements considérables au fil du temps – notamment en matière de revêtements – et ayant ensuite connu la déprise, il est aujourd’hui surprenant de découvrir la diversité de groupements végétaux s’y étant installés. Une flore rudérale, familière des décombres, s’y développe. Les plantes gagnent du terrain sur les sols et sur le bâti et condamnent les aménagements à une lente disparition. Il y a une poésie certaine dans ce mouvement de recouvrement progressif du site, mais il est difficilement compatible avec une appropriation sereine de l’espace par les artistes et les visiteurs.

Ce que nous avons choisi de nommer le jardin clos est le centre véritable des différents paysages du Moulin. A l’articulation des bâtiments et des différentes parties de ce que nous regardons comme un parc industriel, il fait à la fois figure de place et de jardin. Une première intervention a permis de mettre en relief la trame orthogonale sous-jacente et de radicaliser l’espace en définissant des massifs de plantes spontanées et des cheminements. Le grand linéaire d’arbustes vieillissant a été traité en haie-topiaire, à la fois sauvage et dessinée. Suivant la dynamique invasive à l’oeuvre, des graminées sont installées dans les rigoles de la terrasse pour une partition opportuniste de l’espace, accompagnant le mobilier de La Ville Rayée, architectes.

Mill. Flora Bussiaca. «Que vient faire un herbier, un recensement alphabétique, dans la reconversion d’un lieu ? Eh bien, à peu près tout. Car dans un espace où les traces du passé sont à la fois banales et passionnantes, pourquoi ne pas justement mettre en scène ce qui est là, sous les yeux du visiteur ?La végétation, donc.»

Clément Ghys. Libération. Mai 2014

Index botanique: Achillea millefolium, Alnus glutinosa, Asplenium ruta-muraria, Asplenium scolopendrium, Astragalus glycyphyllos, Betula pendula, Buddleja davidii, Calamagrostis epigejos, Clematis vitalba, Conyza canadensis, Cornus sanguinea, Daucus carota, Dipsacus fullonum, Dryopteris filix-mas, Eupatorium cannabinum, Fraxiunus excelsior, Geranium robertianum, Holcus lanatus, Humulus lupulus, Linaria vulgaris, Lythrum salicaria, Ophrys apifera, Parietaria officinalis, Picris hieracioides, Rubus caesius, Verbascum thapsus, Viburnum davidii, Vitis vinifera…